& les Chroniques
Express
Carlo Onda
"Souleater"
DATES | Sorti le 10 janvier 2021 | Publié le mercredi 21 avril 2021
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Quel… paradoxe. Autant le socle des compositions de Carlo Onda semble basique, que ce soient les sonorités de "synthés", de "percussions", les petits sons dispensés ça et là que l'on pourrait soupçonner d'être plus archaïques que véritablement vintage, mais en même temps, quel plaisir ! C'est carré, c'est puissant, ça donne envie de pousser à fond son ampli et de faire vibrer tout son appartement avec ce son qui vrombit et vous rend invincible lorsqu'il pénètre dans vos oreilles. Une sorte d'EBM du 21e siècle, qui n'est pas sans rappeler celle de Silent Servant, Kontravoid, ou Anthony Rother, mais avec deux choses en plus, ce mood italo-disco tout droit sorti des années 80, et ce "gros son" qui défonce tout, littéralement. Si on y ajoute cette voix nonchalante et burnée, cette impression de constant (dés)équilibre, mixant sonorités désuètes et production de génie, ce disque devient absolument irrésistible. Carlo Onda est originaire de Suisse allemande et son album "Souleater" est autoproduit, bien que le garçon ait déjà fait ses frasques avec ses premières K7 et EP sur les labels péruviens InClub Records, chez les Espagnols Oráculo Records et avec Cold Transmission. Un must pour démarrer ce nouveau printemps de confinement.
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PRÉMO
15/20
Nation of Language
"Introduction, Presence"
DATES | Sorti le 22 mai 2020 | Publié le mercredi 5 août 2020
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Déjà : quelle voix. Assurée, maniérée, si charmeuse avec sa diction soignée… on sent l’ombre de Lloyd Cole, de Morrissey ou encore Dave Gahan, celle de ces dandys qui rassurent et sont capables de nous entraîner au bout du monde. Mais autour de Ian Devaney, il y a aussi une succession de mélodies et des morceaux à la construction très intelligente, qui, bien qu’en apparence basés sur le combo classique guitare lumineuse, basse douce et prégnante, et batterie enjouée, étonnent très vite lorsque l’on voit surgir des synthés pour le moins "vintage". Quelle belle surprise que cette succession de perles qui oscillent entre indie pop et new wave (mention spéciale pour "The Division St.", "Automobile" ou encore "Friend Machine" et ses sonorités presque 8-Bits). Le disque ne s’essouffle jamais, et on s’étonne d’assister à un tel enchaînement de compositions douces-amères que l’on a toutes envie de chérir. On pense aux premiers New Order, à Black Marble ou à The Vagina Lips pour cette faculté incroyable à nous offrir quelque chose qui se révèle immédiatement comme une évidence, et, de la même façon que pour leur confrère grec, il y a toutes les chances que cette formation originaire de Brooklyn nous accompagne bien au delà de cet été.
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11
PRÉMO
15/20
Warsaw
"Wires"
DATES | Sorti le 2 février 2018 | Publié le mercredi 6 février 2019
POURQUOI | Nom | Pochette
ET ALORS | Avant tout il y a un nom. Pas n’importe lequel. Puis une pochette. Ensuite, les choses sérieuses peuvent démarrer : des synthés, une guitare délicate, une basse (qui rendrait jalouse Patricia Morrisson), une voix masculine, puis féminine, de belles mélodies. Tout est réuni d’une façon trop évidente pour que l’on se laisse piéger, mais le groupe est malin, les morceaux s’enchaînent intelligemment, les voix s’imbriquent, dévoilant une new wave aux embruns gothiques, incroyablement soignée, presque précieuse : on ne peut que tomber sous le charme de ces 6 titres dont l’étonnante reprise de "Cold" de The Cure. Quant au nom, il suffit de leur demander, les quatre Californiens l’ont choisi la nuit de l’élection de Trump, rêvant de résistance et évoquant l’insurrection de Varsovie. Le groupe est né ce soir-là. Avec ce nom, ce Warsaw que Joy Division avait décidé de ne pas être.
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11
PRÉMO
15/20
Beauty Of Inconsequenz
"Persephone LP"
DATES | Sorti le 16 novembre 2018 | Publié le lundi 21 janvier 2019
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Est-ce parce qu’on ne sait absolument rien de Beauty Of Inconsequenz, que l’écoute de "Persephone" s’avère aussi troublante ? La troisième production du label berlinois Unterland ne dévoile d’elle que le corps fascinant de sa pochette, comme une invitation à pénétrer un univers que l’on découvre vertigineux, terriblement sombre, et profondément mélancolique. L’écoute de ses neuf titres révèle une juxtaposition légère et incroyablement intelligente de sons et d’ambiances qui nous emmènent aux confins d’une dimension où les fantômes de Massive Attack cotoîraient ceux d’esprits déviants. Ambient, expérimental, industriel dubsteps, trip hop, craquement de vinyls, bribes de voix énigmatiques… Un disque qu’aurait pu publier Cold Meat Industry si le label avait été basé à Bristol.
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14.5
PRÉMO
15/20
Semiotics Department Of Heteronyms
"SDH"
DATES | Sorti le 6 juin 2018  | Publié le mardi 15 janvier 2019
POURQUOI | Pochette | Espagne
ET ALORS | Les coups de foudre sont rares, mais la première rencontre avec l’album de Semiotics Department Of Heteronyms en a pourtant toute l’allure. Une new wave/cold wave aérienne, parfois low tempo ("The Scent") mais souvent plus entraînante ("Tell Them", "I Mean", "She Uncovers Before Me"), des synthés omniprésents, fascinants, une rythmique entêtante, et surtout, une voix féminine terriblement addictive. Voilà les composantes des huit titres qui constituent "SDH", le premier album de ce duo originaire de Barcelone qui n’en est pas à son coup d’essai ; outre un premier single en mai dernier,  Andrea P. Latorre et Sergi Algiz avaient fait leurs armes au sein d’une formation post-punk, Wind Atlas, avant de monter le label Conjunto Vacio. À l’image de la pochette, ces compositions intriguent, fascinent, créent l’envie et se livrent un peu plus à chaque nouvelle écoute. Un bijou froid, racé, intelligent.
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16.33
PRÉMO
15/20
Electric Retro Spectrum
"Sub-Urban"
DATES | Sorti le 4 janvier 2018 | Publié le lundi 7 janvier 2019
ET ALORS | Formé à Paris, le groupe Electric Retro Spectrum vient de sortir son premier EP sur la label Stolen Body Records. Le disque surprend d’entrée : il il sonne bien plus amerloque qu’européen. Les 5 titres de "Sub-Urban" offrent en effet un rock lourd, sombrissime, progressif dans le sens doom ou stoner du terme qui rappelle tour à tour des groupes tels que Chelsea Wolfe, Live Skull ou Lydia Lunch. Le chant de Tara Clamart qui excelle autant dans le désenchantement que dans la colère a quelque chose de cette dernière, la fameuse performeuse américaine "big, sexy et noise", période "Shotgun Wedding". Son spleen est porté par des basses et des guitares triturées de reverb et de fuzz qui emmènent le son dans des territoires noise et psyché bien plombants. D’après la bio, c’est du pur DIY, mais à l’écoute c’est juste bluffant en termes de production et d’espaces sonores !
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PRÉMO
15/20
FILTRES | o | 15 | Pochette